Bonjours les Froggies,
dimanche j'ai assisté aux funerailles des nos deux malheureux amis. La cérémonie a été tenue dans le hangar d'Eurojet à LIN. Je dois dire que la compagnie a vraiment tout fait et tout mis en oeuvre pour qu'il leur soit rendu honneur (tous les pilotes Eurojet étaient
présents, leurs vols annulés pour la journée, tous rentrés aux frais de la boites, quelques uns avec la collaboration de collègues d'autres compagnies qui les ont attendus sur la piste/pris au cockpit pour leur permettre de rentrer malgré les vols hyper pleins) et pour que leurs familles reçoivent toute l'aide possible. Il y avait beaucoup e monde en uniforme (Pilotes et PNC) collègues d'Eurojet et ex-collegues qui les avaient connus pendant qu'ils travaillaient dans d'autres compagnies (note amère: Air Europe était la seule boite à ne pas avoir envoyé ni délégation officielle ni fleurs...que des intervenants à title personnel...no comment)
Des deux pretres, un était l'oncle d'Antonio, le CDB, et l'autre le titulaire de l'Eglise de LIN (il a meme rappelé les funerailles il y a un an et demi dans le meme hangar du pilote du Cessna de l'accident de la SAS).
Ce qui fait réfléchir sur la "securité" de cet aéroport, c'est que pendant la cérémonie meme, des vols d'oiseaux se levaient tranquillement autour de la piste...parait que l'herbe fraichement coupée les jour avant l'accident les attire parce que les insectes restent sans abri. D'ailleurs un autre CDB a refusé le decollage à cause d'oiseaux sur la piste deux jours après la tragédie.
Après la fin des funerailles j'ai été invitée par des pilotes dans les bureaux de la boite, pour me montrer les films tournés par deux amateurs.
Du film on voit clairement que pendant qu'ils tentaient (un moteur complètemet off) de rejoindre la piste, l'avion se mettait a 110°, ensuite récuperait un court instant avant de perdre altitude pratiquement en verticale, quand quelque centaines de mètres de plus leur auraient suffi pour rejoindre un espace ouvert. Les dernières secondes malheureusement nous sont cachés par le batiment, donc la trajectoire n'est pas 100% claire. Quelqu'un pense que pour corriger ils ont du diminuer la puissance, qu'ils n'ont ensuite pu récupérer; d'autres que le deuxième moteur les a définitivement lachés après la manoeuvre de correction qui avait réussi. La raison finale du crash sera établie seulement après la lecture des boites qui est en cours.
Je n'envie pas ces pilotes (ils étaient 30 avant l'accident) qui doivent continuer a faire rouler la boite quand d'un jour à l'autre il y a eu un tel changement, les noms de leurs malheureux copains toujours sur le tableau des renouvellement de licence, et tous sachant que
ça aurait pu leur arriver à eux. Ils ont tous quelque chose derrière le regard qui touche. Un raconte qu'ils auraient du se voir après deux jours...un autre qu'ils s'étaient parlés le jour avant pour aller prendre un pot, mais que finalement ils avaient décidé de laisser tomber et faire ça un autre jour, sans savoir qu'ils n'en auraient pas eu le temps.
J'ai eu un mouvement de pitié pour celui qui a du reconnaitre les corps sur les lieux. Il parle, parle, doit raisonner de ce qu'il a vu, s'interroge sur les raisons techniques et veut rationnaliser le pourquoi et le comment. Je vois les signes du choc post-traumatique qui va surement se maniferster, dès qu'il aura trouvé le moyen de contourner les défenses de la raison.
En finale, note de reflexion: vous ne trouvez pas que ça commence à faire beaucoup d'accident/accidents manqués pour un seul aéroport?
Merci pour vos paroles.