PPRuNe Forums - View Single Post - The Wright brothers just glided in 1903. They flew in 1908.
Old 20th Jun 2014, 16:42
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simplex1
 
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What did the Wright brother do before their August 8, 1908 first public flight? While other inventors made constant progresses improving their planes and flying longer and longer distances in front of witnesses, the Wrights filled journals with news of the kind one can read in tabloids.

For example, in June 1907, W. Wright, being in Paris, asked Captain Ferber for information about "the only light engine existent in the world"

In its number from June 1907, L'Aerophile published a letter of Captain Ferber (a well known client of this aeronautical journal) in which Ferber said that Wilbur Wright had visited him, two weeks before, looking for information about the only light engine existent in the world? So, in June 1907, Wilbur was interested in knowing more about a French aviation engine (likely an Antoinette because it was being advertized in L'Aerophile). In a time when the longest flight in France was just 220 meters, W. Wright, who had claimed he had flown 24 1/5 miles in 39 minutes, on Oct. 5, 1905, came to Paris to search for a plane engine?!

Maybe you will believe the article in L'Aerophile is a negative one. Not at all. Ferber prized the Wright brothers, saying that without them he would have been nothing, Santos-Dumont would not have built his plane, Delagrange would not have ordered a flying machine and L'Aerophile journal would not have quadrupled its circulation.

Ferber also said that "without the french press campaign of 1905, the most reliable news from America (about the Wright brothers) would not have come, in fact, from France (from Ferber who got letters from the two brothers), and France would not have become the only market of airplanes where the Wrights could sell their invention. Ferber also made the remark that a plane, in 1907, should not be paid for more than 50000 francs.

"WILBUR WRIGHT A PARIS

Wilbur Wright, l'aîné des fameux aviateurs de Dayton, à Paris !... Cette nouvelle, d'abord tenue secrète, finit par transpirer et la presse a cherché par tous les moyens à avoir des renseignements précis sur ce voyage inattendu et surtout sur ses motifs réels. Le capitaine Ferber nous donne à ce sujet les intéressants détails ci-dessous :

Mon cher Besançon,

Vous me demandez pourquoi je ne vous ai pas signalé l'arrivée de Wright des que je l'ai connue, il y a quinze jouis? et en punition vous voulez me condamner à vous écrire les impressions que j'ai eues en le voyant entrer dans mon bureau pour me demander des renseignements sur le seul moteur léger qui existe dans le monde?

Eh bien! je viens m'exécuter. — D'abord, il m'avait prié de ne pas encore divulguer son arrivée — ce qui est une raison suffisante, et ensuite j'avais une grande jouissance à constater que, malgré la puissance d'information de la presse moderne, il reste encore de la place pour ceux qu'autrefois, on appelait des "nouvellistes" qui savaient les nouvelle longtemps avant les autres; — pour l'aviation je suis un "nouvelliste" et j'en suis fier.

Quant à mon impression, elle a été profonde et c'est avec une grande émotion que je lui ai serré la main et que je l'ai contemplé. Songez donc que sans cet homme, je ne serais rien, car, je n'aurais pas osé en 1902, me confier à une faible toile, si je n'avais pas su, par ses récits et ses photographies que "ça portait". — Songez que, sans lui, mes expériences n'auraient pas eu lieu, je n'aurais pas eu Voisin comme élève — les capitalistes comme Archdeacon, Deutsch de la Meurthe n'auraient pas, en 1904, fondé les prix que vous savez — la presse n'aurait pas porté partout la bonne semence, — votre journal n'aurait pas quadruplé son tirage — et d'autres journaux spéciaux ne seraient pas nés!!

Sans notre campagne de presse de 1905, où vous avez pris la meilleure part, les plus sûres nouvelles d'Amérique ne seraient pas venues de France (1), et notre pays ne serait pas devenu "le seul marché" (market) d'aéroplanes, si bien que Wright, est obligé de venir ici pour vendre son invention. Ailleurs, on confond encore ballon et aéroplane; ici, interrogez les enfants aux Tuileries, ils vous feront la différence.

Sans cette campagne de presse, Santos-Dumont, le grand ballonniste, n'aurait pas vu que le moment était venu, il n'aurait pas mis sa rapidité d'exécution et son audacieux courage au service de la cause, le public n'aurait pas été frappé d'évidence.

Delagrange aurait continué à sculpter de délicieuses statues et n'aurait pas commandé un aéroplane à Voisin...

Par un juste retour des choses d'ici-bas, le bruit fait autour de ces deux derniers pionnière a fait, sortir le loup du bois — je veux dire que M. Wright s'est mis entre les mains d'un financier et qu'il nous arrive enfin disposé à traiter.

C'est toujours la même affaire que j'ai essayé en 1905, de faire aboutir : "Les frères Wright s'engagent à faire en l'air 50 kilomètres, après quoi on leur remettra un million et demi de francs." (Le temps écoulé a fait augmenter l'indemnité.) Ainsi posée la question, on ne risque rien et je n'ai jamais compris pourquoi en 1905 je n'ai pas été suivi. Aujourd'hui, après les expériences de Santos, de Voisin et les miennes, je trouve qu'un aéroplane ne doit plus se payer au maximum que 50.000 francs. C'est ce que j'ai dit à notre collègue M. Hart O. Berg, qui est le financier auquel O. et W. Wright se sont enfin confiés. Mais M. Berg m'a dit avec la grande expérience des financiers : "Capitaine, vous avez peut-être raison : absolument, l'affaire vaut moins qu'en 1905; mais relativement, aujourd'hui, elle vaut beaucoup plus, parce qu'avec la publicité que vous avez faite et les expériences de Santos-Dumont, les gens croient que la chose est possible et ils donneront leur argent; c'est moi qui vous le dis."

En conclusion, mon cher ami, je le crois aussi et je m'en réjouis parce que nous allons entrer dans la période active que je prévois depuis si longtemps :

"Truly yours" comme on dit en Amérique.

Ferber

Voici encore quelques détails publiés par nous-mêmes dans l'Auto du 14 juin après une longue conversation avec Wilbur Wright. M. Henry Deutsch de la Meurthe, le Mécène de l'aéronautique, serait disposé à garantir une partie de la somme demandée, pour élucider un des points les plus discutés et les plus importants de l'histoire aéronautique. Il s'est même rendu au ministère de la Guerre, les appareils devant être offerts à la défense nationale en cas de succès. Les Wright ne vendraient cependant pas le monopole de l'invention et se réserveraient le droit de traiter le cas échéant avec d'autres nations.

L'Aérophile croit pouvoir affirmer que fin 1905 et au début de 1906 des pourparlers officieux avaient été entamés par notre ministère de la Guerre pour l'acquisition éventuelle de l'appareil après démonstration. Ces pourparlens auraient été rompus par ce que les Wright n'avaient pas voulu s'engager à effectuer leurs démonstrations à 300 mètres de hauteur, condition capitale pour les applications militaires. Ils y seraient disposés aujourd'hui, nous assure-t-on.

L'"affaire Wright" dont nos lecteurs eurent la primeur en 1905, toucherait-elle à son dénouement quel qu'il doive être? On ne saurait trop le souhaiter. — Aérophile.

(1) Il faut se souvenir que nous avons publié en novembre et décembre 1905 , les nouvelles que seul d'entre les journaux américains le New York Herald de Paris, n'a reproduites que le 1" janvier 1906 et encore sur les supplications de M. Lahm."


Source: L'Aerophile, pag. 167-168, June 1907, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6551462k/f177

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