PPRuNe Forums - View Single Post - AIR LITTORAL et ESMA
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Old 27th Dec 2003, 00:06
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flyblue
 
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Le nouveau candidat à la reprise d'Air Littoral sous la loupe de la justice par Libé

Après l'Italien Mario Palmonella, Ionis. Le bal des repreneurs fantomatiques d'Air Littoral se poursuit. Faute de repreneur, le Conseil supérieur de l'aviation marchande (CSAM), organe de régulation aérien, a annulé hier la réunion prévue pour transférer à Ionis, nouveau candidat présenté jeudi par la direction d'Air Littoral, la licence d'exploitation accordée le 15 novembre dernier à 7 Group. Les sages du CSAM se sont bien gardés de répondre à la question que les 1 000 salariés d'Air Littoral se posent : «Les avions peuvent-ils encore voler alors même que le plan de cession validé en novembre dernier a volé en éclats ?» Bien embêté, le CSAM a transmis le dossier à la Direction générale de l'aviation civile, son autorité de tutelle, prête à quelques pirouettes pour ne pas gâcher les fêtes.

Clémence. A Montpellier, Pascal Pintre, porte-parole d'Air Littoral, a adressé, via la télévision, un message positif. «Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Les discussions se poursuivent. Ionis doit se présenter aujourd'hui à l'audience du tribunal de commerce», a-t-il expliqué en substance. Christian Masclaud, commissaire à l'exécution du plan et président du tribunal, a lui aussi fait preuve d'une grande clémence : «Le groupe français Ionis n'a eu que cinq jours pour présenter son offre.»

La justice consulaire est prête à accorder un nouveau délai à Ionis. Comme elle l'a fait maintes fois pour l'Italien 7 Group qui n'a jamais apporté dans les caisses de la compagnie aérienne les onze millions d'euros inscrits dans le plan de cession. Quitte à prononcer la liquidation plus tard.

En réalité, la candidature du groupe parisien Ionis, associé dans cette opération à Fineduc, n'est pas plus crédible que ne l'était celle des Italiens. Ionis Group est une coquille au capital de 1,2 million d'euros. Elle abrite, sans en consolider les bilans, une douzaine d'écoles de gestion, dont l'Institut supérieur de gestion de Paris et Fineduc (17,8 millions d'euros de chiffre d'affaires), toutes présidées par un certain Marchodée Sellam. A l'origine, Ionis était candidat à la reprise de l'Ecole supérieure des métiers de l'aéronautique (Esma), filiale d'Air Littoral. Avec une capacité d'autofinancement nulle pour Ionis, et de 2,97 millions d'euros pour Fineduc, le candidat est probablement un vrai-faux repreneur.

Sulfureux. Il s'est attribué pour les circonstances les conseils de Pierre Balkou, professionnel de l'aéronautique à la réputation sulfureuse depuis la faillite d'une autre compagnie aérienne, Bel Air, dont il était l'un des cadres dirigeants.

Pour corser un peu plus l'affaire, Ionis était, par ailleurs, représenté jeudi dernier au tribunal de commerce par un avocat montpelliérain, Pierre-Marie Grappin. Ce dernier, ami de Jean-Jacques Planchon, le procureur de la République chargé du dossier Air Littoral, est aussi l'avocat-conseil de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier qui n'a évidemment aucun intérêt à la liquidation de la compagnie. En quelques semaines, les fonds disponibles de Ionis sont miraculeusement passés de huit à onze millions d'euros, pile la somme demandée par le tribunal de commerce pour succéder aux Italiens. Bizarrement, le ministère des Transports pourrait faire semblant d'y croire et prolonger encore la triste comédie Air Littoral.
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