Cancers professionnels chez les Personnels Navigants
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Cancers professionnels chez les Personnels Navigants
CANCERS PROFESSIONNELS CHEZ LES PERSONNELS NAVIGANTS
Gehanno Jean-François Service Central de Médecine du Travail de l'AP-HP,
Hôtel Dieu, 75004 Paris
Les personnels navigants sont exposés à de nombreuses nuisances, tant psychiques (stress, agressions) que physiques (rayonnements ionisants et non ionisants) ou chimiques (fumée de tabac, pesticides). Certaines de ces nuisances sont potentiellement cancérogènes et des excès de cancers ont pu ainsi être mis en évidence chez les personnels navigants lors d'études épidémiologiques.
Les rayonnements ionisants, et en particulier les radiations cosmiques, constituent la première de ces nuisances. Ces rayonnements sont constitués de particules d'origine solaire ou galactique et de particules issues de l'interaction des particules précédentes avec l'atmosphère. En tenant compte de multiples facteurs d'incertitude, les expositions cumulées annuelles moyennes rapportées dans la littérature varient de 0,2 à 9,1 mSv par an avec un maximum théorique de 10 mSv (1000 heures passées dans des vols long-courrier).
Les autres nuisances potentiellement cancérogènes rencontrées sont le tabagisme passif, les pesticides et les champs électromagnétiques. Par ailleurs, le stress, les multiples décalages horaires et un mode de vie spécifique pourraient influer sur le fonctionnement du système hormonal féminin et sur l'apparition ou le développement de certains cancers hormono6dépendants. Peu d'études épidémiologiques ont porté sur cette population spécifique. Elles rapportent une prévalence de certains cancers significativement supérieure à celle de la population générale, mais les évaluations des expositions manquent souvent, l'effet travailleurs-sains (stricts critères médicaux d'embauche et suivi médical rigoureux) est rarement pris en considération et le nombre de cas observés est le plus souvent faible. Les cancers concernés varient d'une étude à l'autre, mais les plus fréquemment retrouvés sont les cancers du sein chez la femme, les leucémies, les tumeurs cérébrales et les tumeurs de vessie chez les personnels militaires. L'exposition aux rayonnements ionisants peut expliquer une partie de ces résultats mais d'autres facteurs méritent des études complémentaires.
Les personnels navigants sont ainsi considérés comme professionnellement exposés aux rayonnements ionisants dans de nombreux pays. La diminution des doses reçues fait intervenir principalement l'organisation du travail (limitation des heures passées sur les vols les plus exposants). Une attention particulière doit être accordée aux femmes en début de grossesse, tant en raison des rayonnements ionisants que des contraintes physiologiques imposées par ce type d'activité.
Gehanno Jean-François Service Central de Médecine du Travail de l'AP-HP,
Hôtel Dieu, 75004 Paris
Les personnels navigants sont exposés à de nombreuses nuisances, tant psychiques (stress, agressions) que physiques (rayonnements ionisants et non ionisants) ou chimiques (fumée de tabac, pesticides). Certaines de ces nuisances sont potentiellement cancérogènes et des excès de cancers ont pu ainsi être mis en évidence chez les personnels navigants lors d'études épidémiologiques.
Les rayonnements ionisants, et en particulier les radiations cosmiques, constituent la première de ces nuisances. Ces rayonnements sont constitués de particules d'origine solaire ou galactique et de particules issues de l'interaction des particules précédentes avec l'atmosphère. En tenant compte de multiples facteurs d'incertitude, les expositions cumulées annuelles moyennes rapportées dans la littérature varient de 0,2 à 9,1 mSv par an avec un maximum théorique de 10 mSv (1000 heures passées dans des vols long-courrier).
Les autres nuisances potentiellement cancérogènes rencontrées sont le tabagisme passif, les pesticides et les champs électromagnétiques. Par ailleurs, le stress, les multiples décalages horaires et un mode de vie spécifique pourraient influer sur le fonctionnement du système hormonal féminin et sur l'apparition ou le développement de certains cancers hormono6dépendants. Peu d'études épidémiologiques ont porté sur cette population spécifique. Elles rapportent une prévalence de certains cancers significativement supérieure à celle de la population générale, mais les évaluations des expositions manquent souvent, l'effet travailleurs-sains (stricts critères médicaux d'embauche et suivi médical rigoureux) est rarement pris en considération et le nombre de cas observés est le plus souvent faible. Les cancers concernés varient d'une étude à l'autre, mais les plus fréquemment retrouvés sont les cancers du sein chez la femme, les leucémies, les tumeurs cérébrales et les tumeurs de vessie chez les personnels militaires. L'exposition aux rayonnements ionisants peut expliquer une partie de ces résultats mais d'autres facteurs méritent des études complémentaires.
Les personnels navigants sont ainsi considérés comme professionnellement exposés aux rayonnements ionisants dans de nombreux pays. La diminution des doses reçues fait intervenir principalement l'organisation du travail (limitation des heures passées sur les vols les plus exposants). Une attention particulière doit être accordée aux femmes en début de grossesse, tant en raison des rayonnements ionisants que des contraintes physiologiques imposées par ce type d'activité.
