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View Full Version : Article du Figaro Economie sur AF etc


flyblue
1st Oct 2005, 21:51
TRANSPORTS
Malgré l'augmentation de ses prix, la compagnie aérienne affiche des taux de remplissage records.
44 euros de plus sur un Paris-Rio d'Air France.

Christine Ducros
[30 septembre 2005]

Et de six ! Quand l'or noir flambe, le prix du billet d'avion s'envole. Air France a annoncé hier une nouvelle augmentation de sa «surcharge carburant». Il s'agit de la deuxième hausse du trimestre et de la troisième cette année. Dès le 4 octobre, la surcharge facturée aux voyageurs sera d'un euro supplémentaire sur les lignes intérieures, de 2 euros sur les vols moyen-courriers et de 6 euros sur les vols long-courriers. Au total, le voyageur rompu au principe de la surcharge instaurée le 19 mai 2004, paiera un supplément de 8 euros sur un aller-simple Paris-Marseille, de 12 euros sur un Paris-Madrid et de 44 euros pour un Paris-Pékin. C'est beaucoup. Pourtant, Air France reste confiant. «Les taux de remplissage de nos avions n'ont jamais été aussi élevés» explique-t-on au siège de la compagnie. Il est vrai qu'Air France affiche ce mois-ci un taux de remplissage moyen de 84,1%, soit 2,4 points de plus qu'à même époque l'année dernière. Ce taux d'occupation atteint même 88,9% sur les Amériques et 87,5 sur l'Asie.

Jusqu'où le consommateur acceptera-t-il de subir ces augmentations ? «Je ne suis vraiment pas inquiet pour Air France, relève Didier Arino, consultant chez Protourisme. La compagnie compensera ces augmentations par des promotions ciblées en direction des familles ou des seniors sur des destinations comme les Etats-Unis ou la Chine. D'un point de vue stratégique, cela signifie qu'elle acceptera d'un côté de réduire sa marge tandis que de l'autre, elle augmentera ses recettes sur les clientèles captives que sont les hommes d'affaires.» Il estime que la compagnie est peut-être même en train de tirer profit de la série noire estivale. «En partant avec Air France, Lufthansa ou British Airways qui sont reconnus pour leur sérieux les gens se sentent plus en sécurité que dans un vol charter. Pour cette sécurité, ils veulent bien payer.» A terme, les voyagistes qui proposent des forfaits bradés, prisés par des passagers peu fortunés, pourraient en pâtir. Le montant de la surcharge qu'ils répercuteront dans leurs tarifs, pourrait faire hésiter une famille de quatre personnes à s'envoler au soleil en Egypte ou en Tunisie au printemps.

A ce rythme-là, si les écarts de tarifs se creusent encore entre l'air et le rail, surenchérit Didier Bréchemier, consultant chez Roland Berger, c'est la SNCF sur le marché intérieur qui pourrait tirer bénéfice de ces augmentations de tarifs. Le TGV est très compétitif et en dessous de trois heures de trajet, c'est un parfait compétiteur.

http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20050930.FIG0018.html?135026