PDA

View Full Version : AF/KLM : l'Etat réduit sa participation


Bre901
9th Dec 2004, 12:54
Le Monde (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-390211,0.html)

L'Etat va ramener à 25,6 % sa part dans le capital de la compagnie Air France-KLM
LE MONDE | 09.12.04 | 14h29

La cession des titres, annoncée jeudi par Bercy, devrait rapporter 700 millions d'euros.

Pour sa première intervention depuis son arrivée à la tête du ministère de l'économie et des finances, Hervé Gaymard a choisi de céder une partie du capital d'Air France-KLM. Bercy a confirmé, jeudi 9 décembre, l'information venue des milieux bancaires selon laquelle l'Etat allait mettre en vente 18,4 % du capital du groupe franco-néerlandais.


Il en détient encore 44 %, depuis le rapprochement des deux compagnies en mai. Après l'opération, il n'en détiendra plus que 25,6 %.

La fusion entre les deux compagnies s'était traduite de fait par une privatisation de la compagnie aérienne française. Il était acquis que le gouvernement ne conserverait à terme qu'une participation inférieure à 20 % dans l'ensemble franco-néerlandais. A l'époque, le président du groupe, Jean-Cyril Spinetta, avait confirmé qu'une cession partielle de la participation de l'Etat pourrait être "probablement réalisée avant la fin de l'année".

L'opération lancée jeudi devait rapporter à l'Etat autour de 700 millions d'euros. Concrètement, ABN Amro et la Société générale, les deux banques chargées de mettre en vente sa participation, placeront sur le marché boursier 17,7 % des 49,48 millions de titres détenus par l'Etat, tandis que 0,7 % d'actions seront réservées au personnel des deux compagnies.

A Bercy, on précise que deux autres opérations devraient suivre. Une première consisterait en une offre faite aux salariés de façon classique. La deuxième devrait être une offre calquée sur celle faite aux pilotes en 1998, sur le mode d'un échange "salaire contre actions". Grâce à cette nouvelle forme d'accession à l'actionnariat, les pilotes étaient devenus actionnaires d'Air France à hauteur de 13 %. C'est à l'issue de ces opérations successives que la part de l'Etat dans le capital d'Air France-KLM sera ramenée en dessous de 20 %.

Plusieurs facteurs ont poussé le gouvernement à lancer dès aujourd'hui cette nouvelle phase de désengagement de l'Etat. D'un point de vue financier, le marché boursier est plutôt bien orienté, en raison notamment des ajustements de portefeuilles de fin d'année. Le cours de l'action Air France a gagné plus de 20 % depuis le 1er janvier ; le titre s'échange autour de 14,50 euros. Si la vente s'était effectuée en deçà de ce niveau, les organisations syndicales, les pilotes notamment, auraient rapidement estimé que "l'Etat bradait ses actifs", comme elles l'ont répété à plusieurs reprises.

La période qui suit la publication de résultats est généralement propice aux opérations de marché, les investisseurs potentiels disposant alors d'un nombre important d'informations. Or à l'inverse des autres compagnies, Air France affiche de bonnes performances. Les synergies et les plans de réduction des coûts mis en place après la fusion avec KLM ont permis au nouveau leader européen du transport aérien d'afficher un résultat net semestriel en hausse de 56,6 % (à 296 millions d'euros), selon les chiffres rendus publics le 24 novembre. Le second trimestre était d'autant plus significatif que les résultats financiers intégraient pour la première fois ceux de KLM sur une période complète.

Enfin, sur le plan politique, cette première opération de cession au privé, lancée par le nouveau ministre des finances, permet d'afficher une continuité entre le départ de Nicolas Sarkozy et l'arrivée de M. Gaymard à Bercy.

François Bostnavaron et Sophie Fay
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 10.12.04