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View Full Version : Air Littoral cloué au sol par le gouvernement


ATC Watcher
15th Feb 2004, 03:12
Copain qui m' a appelle ce soir : il demoralise a fond ;
C' est a croire que certains au sein du gouvernement ne veulent qu'une seule compagnie reguliere.

On a ferme une porte pour moins de 100.000 euros d' un cote , mais je lis dans un buletin DGAC que le gouvernement va equiper les gendarmes de l' air avec des jumelles telemetriques laser ( cout 180.000 euros pour les 12 premieres ) pour verifier que les DR400 et les planeurs passent bien a plus de 1000m au dessus ses centrales nucleaires ! Les belles priorites !



LEMONDE.FR | 14.02.04 | 17h48 • MIS A JOUR LE 14.02.04 | 18h26
L'annonce du non-renouvellement de la licence d'Air Littoral, vendredi soir 13 février, par le ministère des transports au nom de la sécurité des passagers, a surpris la direction de la compagnie montpelliéraine, dont la reprise venait d'être accordée au groupe financier Duménil.

Soutenu par un prêt de la région de 4 millions d'euros, le repreneur, ne prévoyant de garder que 292 des 450 salariés, promettait d'injecter rapidement 3 millions d'euros afin de respecter les conditions du Conseil supérieur de l'aviation marchande.

Annonçant un recours en référé auprès du tribunal administratif, le directeur général d'Air Littoral, Jean Durand, s'est déclaré "révolté et scandalisé par cette décision administrative incompréhensible alors que nous étions à la veille de trouver une solution". "Air Littoral est sous contrôle permanent de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) qui réalise des audits réguliers en vol comme au sol et les conclusions ont toujours été exemplaires. Qu'on évoque un problème de sécurité est scandaleux", a-t-il ajouté. Déplorant des "salariés pris en otage", il a admis que la décision du ministère représentait "un risque fort de non-redémarrage".

Samedi, le tribunal de commerce de Montpellier fixait un nouveau et dernier délai, à lundi minuit, pour permettre à Air Littoral d'obtenir un renouvellement de sa licence d'exploitation, a-t-on appris de source judiciaire.

Habitués aux rebondissements depuis le dépôt de bilan de la compagnie en août, les salariés, dont la plupart avaient appris la nouvelle par les médias, étaient sous le choc. "Les salariés d'Air Littoral sont déboussolés par cette décision qui a été faite la veille du week-end. On ne peut même pas appeler le ministère des transports", a déploré Stéphane Brelières, représentant du Comité d'entreprise et délégué du Syndicat national des stewards et hôtesses. "Tant qu'il n'y a pas eu d'audience liquidataire, on n'est pas liquidé", voulait-il encore croire, tandis que les employés arrivaient progressivement au siège de la compagnie.

"C'EST FOUTU"

Pour Norbert Pinton, commandant de bord depuis seize ans à Air Littoral, l'optimisme n'était toutefois pas de mise. "C'est une issue pitoyable. La bo'te est viable, les salariés ont toujours joué le jeu, mais nous payons des années de mauvaise gestion", peste-t-il, avant de confier : "J'espère me tromper mais je crains que, quand l'Etat a décidé quelque chose, on peut toujours gesticuler, c'est foutu".

Beaucoup dénonçaient un "règlement de comptes politique" entre le gouvernement et l'ancien patron d'Air Littoral, Marc Dufour, tête de liste de l'UDF aux élections régionales.

Samedi matin, l'agitation gagnait aussi l'aéroport de Montpellier, situé à deux pas du siège d'Air Littoral, où trois avions de la compagnie ont été cloués au sol, tandis que les salariés réclamaient le rapatriement des quatorze autres appareils, en escale ailleurs.

Plusieurs dizaines de passagers, dont certains avaient appris "dans le taxi" l'annulation des vols, laissaient éclater leur mécontentement auprès du guichet d'Air Littoral qui ne pouvait ni leur rembourser les billets, ni les dérouter sur d'autres compagnies.

Avec AFP

Bre901
16th Feb 2004, 04:34
La suite ...

Air Littoral obtient un ultime sursis
LEMONDE.FR | 15.02.04 | 13h43 • MIS A JOUR LE 15.02.04 | 13h58
Habitués aux rebondissements depuis le dépôt de bilan de la compagnie en août 2003, les salariés, dont la plupart avaient appris la nouvelle du non-renouvellement de la licence d'Air Littoral par les médias, étaient sous le choc samedi.

L'annonce du non-renouvellement de la licence d'Air Littoral, vendredi soir 13 février par le ministère des transports, a surpris la direction de la compagnie montpelliéraine et révolté les salariés. Mais un ultime sursis a été accordé par le tribunal de commerce de Montpellier. Le tribunal a en effet fixé un dernier délai, à lundi minuit, pour permettre à la petite compagnie d'obtenir sa licence d'exploitation, a-t-on appris samedi 14 février de source judiciaire.

Selon une source proche du dossier qui a requis l'anonymat, le tribunal a décidé d'accorder un ultime délai pour permettre au repreneur désigné le 5 février, le groupe financier Alain Duménil, de démontrer qu'il a les capacités financières de reprendre Air Littoral. Un premier délai avait été donné jusqu'à jeudi dernier au repreneur, sans résultat. Dans ce contexte, la décision du non-renouvellement de la licence de la compagnie, clouant ses avions au sol, avait été annoncée vendredi par le ministère des transports, qui estimait que le groupe Duménil n'avait pas apporté les garanties et fonds nécessaires. "Il n'est pas possible pour des raisons de sécurité des passagers de prolonger l'activité de la compagnie", avait alors affirmé le ministère, dans un communiqué.

Au lendemain de l'annonce du ministère, le directeur général d'Air Littoral Jean Durand s'est déclaré samedi "révolté et scandalisé par cette décision administrative incompréhensible alors que nous étions à la veille de trouver une solution". Il a annoncé un recours en référé auprès du tribunal administratif. "Air Littoral est sous contrôle permanent de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) qui réalise des audits réguliers en vol comme au sol et les conclusions ont toujours été exemplaires. Qu'on évoque un problème de sécurité est scandaleux", a-t-il ajouté. Déplorant des "salariés pris en otage", il a admis que la décision du ministère représentait "un risque fort de non-redémarrage".

"ON N'EST PAS LIQUIDÉ"

Habitués aux rebondissements depuis le dépôt de bilan de la compagnie en août 2003, les salariés, dont la plupart avaient appris la nouvelle par les médias, étaient sous le choc. "Les salariés d'Air Littoral sont déboussolés par cette décision qui a été faite la veille du week-end", a déploré Stéphane Brelières, représentant du Comité d'entreprise (CE). "Tant qu'il n'y a pas eu d'audience liquidataire, on n'est pas liquidé", voulait-il encore croire.

Pour Norbert Pinton, commandant de bord depuis seize ans à Air Littoral, l'optimisme n'était toutefois pas de mise. "C'est une issue pitoyable. La bo'te est viable, les salariés ont toujours joué le jeu mais nous payons des années de mauvaise gestion", pestait-il, avant de confier : "j'espère me tromper mais je crains que, quand l'Etat a décidé quelque chose, on peut toujours gesticuler, c'est foutu".

Samedi soir, les 17 avions de la compagnie étaient immobilisés sur l'aéroport de Montpellier, à deux pas du siège d'Air Littoral. Quatorze appareils, en escale ailleurs, venaient d'y être rapatriés.

Pour les faire voler à nouveau, les conditions de la reprise, fixées par le Conseil supérieur de l'aviation marchande (CSAM), prévoient un apport initial de 7,5 millions d'euros dans les caisses de la compagnie. Selon une source proche du dossier, le groupe Alain Duménil pourrait, dès lundi, faire un premier versement d'un million d'euros, capital qui s'ajouterait à l'avance de 4 millions d'euros proposée par la région.

Avec AFP

Bre901
17th Feb 2004, 19:51
Air Littoral : le groupe Duménil renonce à reprendre la compagnie
LEMONDE.FR | 16.02.04 | 21h31 • MIS A JOUR LE 17.02.04 | 09h09
Jugeant que l'arrêt de la licence d'exploitation impliquait un "coût de reprise trop important", le groupe Duménil a renoncé à reprendre la compagnie. Sauf coup de théâtre, le tribunal de commerce de Montpellier en prononcera la liquidation mardi.

La liquidation judiciaire se profile à l'horizon pour Air Littoral, lâchée à la dernière minute par son repreneur désigné, le groupe financier Alain Duménil, à la consternation générale. La nouvelle a été annoncée lundi soir devant les salariés par la direction de la compagnie aérienne, alors que le tribunal de commerce de Montpellier avait donné jusqu'à minuit au repreneur pour effectuer un premier versement de 1 million d'euros, étape nécessaire pour retrouver l'autorisation de vol suspendue depuis vendredi 13 février par le gouvernement.

Le tribunal de commerce devrait, selon toute vraisemblance, entériner la liquidation lors d'une audience mardi après-midi. "Ce soir, Air Littoral tourne une page importante. Les perspectives sont considérablement assombries", a déclaré le directeur général de la compagnie, Jean Durand. "On a encore une nuit, on fera tout même si les chances sont extrêmement ténues", a-t-il concédé.

Selon M. Durand, le groupe Duménil a considéré que l'arrêt de la licence d'exploitation, annoncé vendredi par le ministère des transports pour raisons de sécurité, impliquait un "coût de reprise trop important".

Air Littoral, qui avait déposé un recours en référé dans la matinée au tribunal administratif de Marseille, estimait que l'immobilisation de ses appareils au sol depuis trois jours constituait un préjudice financier de 1,5 millions d'euros et que le coût d'un éventuel redémarrage représentait environ le double de cette somme.

Le directeur général a également affirmé que les "campagnes de presse avaient dégoûté" le repreneur, qui se déclarait pourtant prêt dimanche encore à respecter l'intégralité de ses engagements.

"DOUCHE FROIDE"

De nombreux salariés, tendus depuis le début de la journée, ont éclaté en sanglots à l'issue de la réunion organisée au siège de la compagnie montpelliéraine, rapidement déserté après ce coup de massue.

"C'est une douche froide pour tout le monde. On ne voit plus comment on va pouvoir éviter une liquidation, même si, tant qu'on est pas mort, on est encore vivant", a confié Stéphane Brelières, représentant du comité d'entreprise.

"C'est un très gros gâchis. Je n'en veux pas à Duménil. Ce n'est pas lui qui est en cause. La faute se trouve du côté des politiques, qui ont annulé l'autorisation de vols et aussi, bien sûr, du côté de la gestion passée", a ajouté M. Brelières, également délégué du syndicat des stewards et hôtesses. "Nous serons demain (mardi) au tribunal de commerce pour montrer qu'on existe. C'est notre dernier combat", a-t-il lancé.

Très digne, François Séguin, commandant de bord depuis onze ans à Air Littoral, où il a effectué toute sa carrière, a affirmé que "les salariés s'attendaient à cette issue". "La dynamique commerciale, qui aurait pu être relancée, a été brisée net quand les avions ont été cloués au sol et que tous les passagers se sont retrouvés sur le carreau", affirme ce grand homme brun, vêtu de son uniforme.

Mais le personnel n'oubliait pas non plus que le plan de reprise du groupe Alain Duménil prévoyait par ailleurs un plan social avec la suppression de 152 postes sur 444, et la réduction de la flotte à dix appareils.

En juin, la compagnie comptait encore 32 appareils et un millier de salariés. "Même si on s'en sort, on peut se dire à quoi bon. De toute façon, l'entreprise est en train de partir par petits bouts", confiait un salarié, avant même le coup de tonnerre.

Avec AFP

Bre901
18th Feb 2004, 00:39
DERNIERE MINUTE : 18h02 - Air Littoral est mis en liquidation judiciaire Le tribunal de commerce de Montpellier a prononcé mardi la liquidation judiciaire de la compagnie aérienne régionale Air Littoral, en redressement judiciaire depuis six mois. (AFP)

(Le Monde 17/02/2004)

ATC Watcher
21st Feb 2004, 04:41
Pour ceux qui croient encore aux vertus du capitalisme sauvage :

UN VOLET POLITIQUE

Selon ce rapport, qui se base sur les documents publics déposés aux greffes d'une soixantaine de sociétés, une série de malversations a commencé en 1992, au moment du rachat d'Air Littoral par Euralair, pour un franc symbolique, via une filiale constituée spécialement, CFIA. Euralair, contrôlée majoritairement par Michel Seydoux, et CFIA étaient présidées par Alexandre Couvelaire. Deux ans plus tard, Aéro finance participations (AFP) rachetait 49,9 % de CFIA à Euralair. Pour 124 600 francs. "Ce qui ramènerait la valeur du groupe à un niveau dérisoire", écrit M. Gaudino. AFP était détenue par M. Dufour et deux autres anciens dirigeants de la compagnie, Pascal Fulla et Jean-Marie Vignes.

En 1996, la compagnie est valorisée à hauteur de 20 millions de francs. Puis à 104 millions pour 89,9 % des parts en 1997. En 1998, après une nouvelle fusion, le groupe atteint 375 millions de francs. SAir-group entre alors à hauteur de 49 % en payant le prix fort.

Le rapport Gaudino dénonce l'existence d'une "société écran" en 1992 pour dissimuler des actionnaires, un "délit d'abus de biens sociaux" en 1994, la publication de "bilans non sincères" de 1992 à 1998 et une "dissimulation fiscale" en 1996-1997... L'ensemble aurait permis à M. Dufour, Fulla et Vignes de se partager près de 94 millions de francs. Et, avec les actionnaires du groupe MSC, détenu principalement par Michel Seydoux, de toucher "à l'étranger et de manière occulte" de "fortes plus-values".

Publié en 2001, le rapport a été démenti par M. Dufour, qui a assuré que toutes ces opérations financières avaient été contrôlées et validées. Jeudi, il soulignait l'aspect politique de l'affaire, alors qu'il n'a pas encore déposé en préfecture sa liste UDF, concurrente de celle de Jacques Blanc, le président sortant UMP du conseil régional, dont M. Bussereau fut le directeur de cabinet, au ministère de l'agriculture, en 1977.

Rapha'l Ortscheidt ("Midi Libre" pour "Le Monde")


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Une histoire mouvementée


1972. Création d'Air Littoral au Castellet (Var). La compagnie s'installe à Montpellier en 1976.

1991. KLM entre dans le capital à hauteur de 35 % pour 150 millions de francs.

Novembre 1992. Euralair, par le biais de sa holding CFIA, rachète les parts de KLM.

Décembre 1992. Marc Dufour est nommé PDG.

Septembre 1998. SAir Group, maison mère de Swissair, entre dans le capital à hauteur de 49 %.

Juin 2000. M. Dufour démissionne après des désaccords avec Swissair.

Avril 2001. Un rapport commandé par la comité d'entreprise à Antoine Gaudino indique que M. Dufour et deux autres dirigeants de la société auraient acquis en 1993 des actions d'Air Littoral à un prix sous-évalué puis réalisé d'importantes plus-values.

30 juin 2001. Après la défaillance de Swissair, le plan de reprise de M. Dufour, ancien PDG, est retenu. Swissair lui cède les 49 % qu'elle détenait.

21 août 2003. Le tribunal de commerce de Montpellier ordonne la mise en redressement judiciaire. Le fonds d'investissement américain Wexford est candidat à la reprise, ainsi que Seven Group, Ionis et le groupe Duménil. Aucune n'aboutira.

17 février 2004. La liquidation d'Air Littoral est prononcée.

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.02.04