PDA

View Full Version : Course aux économies chez British Airways (article)


flyblue
30th Jan 2004, 03:35
De nouvelles «réductions des coûts»: la compagnie britannique annonce 435 millions d'euros de frais salariaux en moins pour les deux prochaines années • Mécontentement des syndicats •

Par Libération.fr
mercredi 28 janvier 2004


ù s'arrêtera la cure d'amaigrissement de British Airways, entamée il y a deux ans? Après avoir déjà annulé des dizaines de liaisons non rentables et supprimé 12.087 emplois, la première compagnie aérienne européenne en nombre de passagers a annoncé mercredi une réduction de ses coûts de personnel de 300 millions de livres pour les deux ans à venir, soit 435 millions d'euros d'économies sur la main d'œuvre. British Airways va réduire à la fois les effectifs de son siège ainsi que les activités de logistique et d'entretien: 30% de baisse des coûts salariaux pour les fonctions administratives et 15% pour les fonctions opérationnelles.
Le programme de vols reste en revanche inchangé, affirme la direction de l'entreprise.

Selon les syndicats, ce programme pourrait se traduire par la suppression de 4.000 emplois, un chiffre que le directeur général de la compagnie, Rod Eddington, a refusé de confirmer. «Nous ne nous sommes pas fixés un nombre précis de suppressions d'emploi parce que nous nous sommes engagés à consulter nos employés et nos syndicats sur la meilleure façon d'y parvenir», a-t-il simplement déclaré à la presse. «Les deux dernières années, il s'agissait de survivre, a-t-il poursuivi, maintenant, nous voulons être en position de prospérer.»
A peine remis du traumatisme post-11 septembre et du ralentissement économique qui s'en est suivi, British Airways souhaite gagner en compétitivité en copiant toujours un peu plus les méthodes employées par ses nouveaux concurrents, les compagnies «low cost» à bas prix, très bien implantées au Royaum-Uni.

Après avoir vu son trafic passagers baisser en Europe, British Airways avait déjà réagi en adoptant les recettes qui ont fait le succès de l'Anglaise Easyjet ou de l'Irlandaise Ryanair: baisse des prix des billets, recours accru à l'Internet pour les réservations (44% des ventes sur certaines destinations de BA), augmentation des rotations journalières... Un régime de cheval qui a permis à la compagnie de réduire de 701 millions de livres (840 millions d'euros) ses coûts de fonctionnement annuels. Mais pour Rod Eddington, «il est évident que nos coûts sont encore trop élevés».

Dans ces conditions, ce nouveau plan a été très mal accueilli par les organisations syndicales et ne devrait pas améliorer le climat social dans une entreprise qui a connu ces derniers mois plusieurs mouvements sociaux. «Depuis qu'il a pris la direction de BA, Rod Eddington n'a fait que réduire le chiffre d'affaires et supprimer des milliers d'emplois, s'indigne Paul Kenny, reponsable du syndicat GMB, majoritaire dans le transport aérien. Il devrait démissionner», a-t-il ajouté. D'autres responsables syndicaux ont fait valoir qu'il sera impossible, avec un tel niveau de suppression d'emplois, de continuer à faire voler autant d'avions. «S'il devait y avoir des licenciements, notre organisation appelerait à la grève», a prévenu la direction de GMB.

Pour parvenir à ces nouvelles compressions de coûts de personnel, BA compte avoir recours aux congés sabbatiques, temps partiel, pré-retraites et à des départs volontaires ainsi qu'à un gel partiel des embauches. Ironie du calendrier, le jour même où British Airways annonce cette nouvelle rigueur, la compagnie aérienne américaine Delta Airlines fait part de son intention de consacrer 300 millions de dollars à la rénovation et au développement de son terminal à l'aéroport new-yorkais John Fitzgerald Kennedy.