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View Full Version : les subventions de RYR (suite)


ATC Watcher
25th Jan 2004, 14:13
Dans le Monde d'aujourd'hui ( 25.01.03):

A l'issue d'une enquête ouverte après la plainte de l'aéroport de Bruxelles, la Commission devrait juger qu'une partie des aides, sont incompatibles avec les traités, et faussent la concurrence en abaissant de manière déloyale les coûts d'exploitation de la société irlandaise.
Bruxelles de notre bureau européen
La Commission devrait demander, le 3 février, à la compagnie aérienne Ryanair de rembourser une partie des aides reçues en Belgique du gouvernement wallon et de l'aéroport de Charleroi, où elle s'est installée.
C'est ce que proposent ses services dans un document transmis vendredi 23 janvier aux cabinets des membres de l'exécutif européen.
Cependant, l'affaire divise les commissaires, inquiets de sanctionner une entreprise emblématique de la concurrence dans le secteur aérien, et qui permet aux Européens de voyager à bas coût. Elle contribue aussi, via le développement de son aéroport, à donner un bol d'air à une région défavorisée, à 40 kilomètres de la capitale belge.
A l'issue d'une enquête ouverte après la plainte de l'aéroport de Bruxelles, la Commission devrait juger qu'une partie des aides, comme les remises accordées sur les taxes d'atterrissage et les charges d'assistance en escale, sont incompatibles avec les traités, et faussent la concurrence en abaissant de manière déloyale les coûts d'exploitation de la société irlandaise.
Ces avantages avaient été consentis en 2001. S'elle n'est pas précisée dans le document de travail de la Commission, l'ampleur du remboursement à exiger fait l'objet d'une bataille politique : la Commission veut éviter de couler l'opérateur à bas coût, mais son service juridique a rappelé que le droit européen laisse très peu de marge pour autoriser ce genre d'aides. Une source de la Commission estime que Ryanair devra rembourser de 2 à 3 millions d'euros et revoir le contrat signé avec les autorités et l'aéroport wallon.
MINIMISER L'ARDOISE
Pour minimiser l'ardoise, les aides accordées pendant les premières années d'exploitation de Ryanair pourraient être considérées comme aide au démarrage, et blanchies. La Commission devrait par ailleurs accepter les aides apportées à la promotion, à la formation du personnel et à l'hébergement des pilotes de la compagnie.
Les défenseurs de Ryanair ont avancé que les autorités wallonnes avaient agi en "investisseur avisé". Pour preuve, affirment-ils, l'aéroport a connu, depuis, un véritable boom : en 2002, 1,7 million de passagers se sont envolés vers la dizaine de destinations offertes (Carcassonne, Londres, Dublin, Barcelone, Pise, Venise...). Il n'y aurait donc pas d'aide d'Etat. Mais les services de Loyola de Palacio, la commissaire aux transports et à l'énergie, estiment qu'on ne peut pas être qualifié ex post d'"investisseur avisé", mais qu'il faut le faire ex ante. Or l'aéroport de Charleroi n'a pas effectué de plan de développement et a pris des engagements exclusifs sur quinze ans, ce que n'aurait jamais fait un "investisseur avisé".
Tandis que les subventions touchées par Ryanair sont contestées, comme à Strasbourg, où elles ont été annulées par les tribunaux administratifs en 2003, la Commission publiera dans les deux mois après sa décision sur Charleroi des lignes directrices afin d'encadrer les aides apportées par les aéroports.
Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard

flyblue
30th Jan 2004, 03:32
Première baisse des bénéfices de la compagnie low cost.

Par Libération.fr
mercredi 28 janvier 2004

Le ciel s'assombrit aussi pour la compagnie irlandaise à bas prix Ryanair. Alors que les autorités européennes à Bruxelles devraient lui demander la semaine prochaine de rembourser des millions d'euros d'aides publiques, Ryanair a averti mercredi que ses bénéfices baisseraient cette année (clôturée en mars 2004) de 10% environ, à 215 millions d'euros. Une première pour la compagnie introduite en Bourse en 1997 et longtemps première capitalisation aérienne européenne. Mercredi, la mauvaise nouvelle a entra'né une forte baisse de l'action à la Bourse de Londres. Mercredi en fin d'après-midi, le titre perdait 30,72% à 4,96 euros – contre 496,99 euros le 1er janvier 2003.

Michael O'Leary, son fondateur et directeur général, farouche partisan d'une concurrence à tout crin, a expliqué la baisse de son bénéfice par l'intensité de la pression sur les prix outre-Manche. «L'énorme croissance des capacités, notamment de la part des jeunes compagnies et des compagnies nationales, qui sont chroniquement déficitaires», a poussé Ryanair à baisser à nouveau ses tarifs, a-t-il déclaré mercredi à Londres. «Mais des billets moins chers, c'est plutôt une bonne nouvelle!», s'est-il ensuite exclamé.

Comme British Airways, Ryanair va continuer de contrôler ses coûts au plus près: la compagnie veut par exemple réduire ses capacités dans les aéroports estimés trop chers, étaler le calendrier de livraison des commandes de Boeing et geler les salaires pour 2004. «La croissance de Ryanair va se poursuivre de manière continue, avec une marge moindre» a pronostiqué Michael O'Leary qui continue de tabler sur une croissance supérieure à 20% dans les prochaines années.

Autre mauvaise nouvelle pour Ryanair, la Commission européenne devrait, à en croire les fuites apparues mardi, juger illégales les aides publiques versées par la région wallonne à Ryanair pour qu'elle desserve l'aéroport de Charleroi. Bruxelles reproche notamment les réductions de taxe d'atterrissage accordées à Ryanair et pourrait pénaliser la compagnie de 3 à 10 millions d'euros. En appliquant la même sanction à d'autres aéroports secondaires desservis par Ryanair, la note pourrait se situer entre 50 et 100 millions d'euros. Parmi les compagnies à bas prix, Ryanair est celle dont le modèle de développement dépend le plus des subventions accordées par les aéroports. «On dirait qu'ils (Bruxelles ndlr) veulent imposer des règlements communistes: tout le monde paye les mêmes prix élevés qu'avec les compagnies nationales», s'est insurgé Michael O'Leary pour qui la Commission, qui se prononcera la semaine prochaine, a cédé à l'influence d'Air France, de British Airways et de Lufthansa.

Bruxelles fait casquer Ryanair
La compagnie low cost devra rembourser les aides perçues à Charleroi.

Par Cédric MATHIOT
mercredi 28 janvier 2004 Liberation.fr


La direction de Ryanair, si prompte à moquer ses concurrents et à mettre en avant ses insolents succès, avait rarement pris la parole pour concéder une défaite. Hier, la compagnie a annoncé qu'elle s'attendait à se voir demander par la Commission européenne le remboursement de plusieurs millions d'euros reçus des collectivités publiques belges lors de l'installation de la compagnie à l'aéroport de Charleroi, en 1997.

Ryanair avait obtenu de nombreux avantages : logements des personnels, ristournes diverses, contribution aux dépenses de marketing, occasionnant la plainte d'aéroports concurrents au titre de la violation des règles de la concurrence. «Il y a des parties de l'arrangement qui vont devoir être remboursées. Cela va se chiffrer en millions d'euros», a déclaré hier Jim Callaghan, directeur des affaires réglementaires de Ryanair, devançant l'annonce de la Commission, le 3 février.

Jusqu'à présent, les bruits de couloir faisaient état d'une décision ne remettant en cause qu'une partie des subsides perçus. Ryanair a aussi confirmé hier que la Commission préparait une réglementation sur «la manière dont les aéroports peuvent aider les compagnies qui les desservent».

De quoi donner des suées à Michael O'Leary, patron de la compagnie. Depuis des années, la success story de Ryanair _ et sa plantureuse rentabilité _ s'explique, entre autres ingrédients, par une stratégie agressive consistant à faire payer les aéroports souhaitant bénéficier d'une desserte. Les collectivités, le plus souvent ravies du trafic généré, n'avaient rien trouvé à y redire. Certains concurrents de Ryanair, si. En France, la compagnie à bas prix, assignée par une filiale d'Air France, a quitté l'an passé avec fracas l'aéroport de Strasbourg après que la justice eut jugé illégitimes les aides publiques des collectivités alsaciennes (1,4 million d'euros par an).

Hier, la compagnie _ qui fera appel auprès de la Cour européenne de justice _ a menacé de quitter Charleroi. «Nous ne pourrons pas accepter de gérer notre activité à des coûts gonflés par une décision de la Commission.» Ryanair peut compter sur le soutien de la jeune Association européenne des compagnies à bas tarifs, dont elle est le membre le plus important. Quand à d'autres compagnies «low cost», elles font ce que Ryanair aurait fait : elles tapent sur le concurrent en difficulté. La belge Virgin Express a fait peindre sur ses avions la mention no subsidies («pas de subventions»).

Lemurian
30th Jan 2004, 05:14
Bonsoir,vous deux
Il semble que nous sommes les derniers survivants du FF (le dernier sorti éteint la lumière :D).
Il y a un article très intéressant dans le numéro de la semaine dernière d'Air et Cosmos dont le titre est "Vers des aéroports à bas coût?"
Grosso-modo,il s'agit d'une mutation en marche,révélée lors du 13ème congrès de l'Association des aéroports de langue française,(Alfa) en Guadeloupe.
Leur problématique est,on aurait pu le deviner,comment attirer les low cost,étant donné qu'elles n'ont pas les mêmes besoins d'infrastructure que les traditionelles...Partant de la remarque de Ray Webster,PDG d'Easy Jet que " les frais aéroportuaires représentent 25% des coûts opérationels de sa compagnie,alors qu'ils ne devraient pas dépasser 20%,rappelant quil ne réclamait pas des aérogares luxueuses mais avant tout des formules d'embarquement simples et un temps d'escale court",la solution serait alors :
-1/Constuire des aérogares dédiées aux Low cost:"en remplaçant les passerelles par des circuits de bus,on économiserait 10% du coût des aérogares;en supprimant les grandes surfaces vitrées,10%...Le modèle Hub requiert un certain nombre d'espaces dédiées à la gestion des correspondances,ce qui entra'ne une productivité relativement basse :dans un hub,on est à 3000€ et 50 passagers au mètre carré alors que dans les aéroports à bas coût,à l'image de Francfort/Hahn,le rapport est de 700€ et 250 passagers.Les low cost attendent des positions avion au large avec un cheminement à pied rapide des passagers,alors que les transporteurs traditionnels réclament des systèmes sophistiqués avec salons,circuits de correspondances et tri de bagages".
-2/il faut donc,à l'image même de ce que font les compagnies aériennes,"segmenter les services,la clientèle,les tarifs et les systèmes de gestion de la recette unitaire.
Cette segmentation permettrait de justifier les tarifs accordés aux compagnies à bas coût en cas d'éventuels litiges avec les transporteurs traditionnels."
Encore de la bagarre en perspective...Nous vivons une époque palpitante!:E